Sonnet du net

C'est non sans émotion qu'aujourd'hui je t'écris.
Allant d'un mois à l'autre et d'année en année,
Force est de constater que tu as bien grandi...
J'ai refais le calcul: c'est la Majorité!

En plus des mille présents que tu nous vois t'offrir,
De nos souhaits des plus chers en ce jour mémorable,
La Loi t'en réserve un, pour ton plus grand plaisir:
Tu es dès à présent "civilement capable"!

Comment? Ne sens-tu pas que ta jambe est plus belle?
Que ce nouveau statu surpasse l'apothéose?
Et que des avantages s'offrent en ribambelle?

Au fond, tu n'as pas tord, ça ne change pas grand chose,
Mais faisons donc la fête et qu'à cela ne tienne:
Très bon anniversaire à toi, mon cher Etienne!

La première fois que j'ai pris l'avion, je ne m'en souviens pas.

Ces quelques petits vers de ma plume j'esquisse
Pour ton anniveraire, chère Marie-Alice:
Si quatorze d'entre-eux sur le papier je couche
J'en brandis un bien haut et le porte à ma bouche.

Non de mots mais de vin ce verre-ci rempli
A inspiré les rimes qu'ici je t'écris:
A l'année à venir! Au succès! A l'amour!
Et à la bonne humeur, qu'elle dure toujours!

Tu fêtes tes vingt ans pour la première fois
Et si je ne m'abuse aussi pour la dernière...
Un tel évènement ne se reproduit guère,

Aussi profites-en et qu'enfin l'on festoie!
D'autres bien mieux que moi abordèrent ce thème
Je répète en latin ce conseil: Carpe Diem.

Un dimanche de Juin sous un soleil éteint...
Pour beaucoup ce jour-ci n'a rien de bien spécial:
Messe ou encore mieux repas dominical,
Sucotter une ostie ou manger un gratin?...

Quant à nous nous pouvons nous targuer de savoir
Que ce jour anonyme pour bien des pékins
En vérité bien loin d'être aussi anodin
N'est autre que celui que choisirent les Moires

Pour commencer ta vie. Divines filandières!
Tu a donc aujourd'hui un an de plus qu'hier!
Le soleil fait défaut mais la joie illumine !

Ce sonnet est pour toi, ma chère Valentine
Car si ce jour au fond en rien n'est exotique,
C'est ta présence ici qui fait qu'il est unique!

Au coeur du moi de Juin, un jour qui pour beaucoup
N'évoque guère plus qu'un banal nycthémère
Mérite cependant que tous le considère
Comme bien plus précieux qu'un trésor du Pérou,

Car de Marie-Aimée nous fêtons la présence!
Aujourd'hui tu entames ta vingtième année!
Rien qu'une fois pas an nous pouvons célébrer
Ce qui est - disons-le - le jour de ta naissance.

C'est pour moi l'occasion avec ces quelques rimes
De te donner mes voeux - et c'est bien légitime -
D'amour et d'amitié, de santé, de succès

J'en oublis un grand nombre mais le coeur y est!
Ce poème est trop court pour une apothéose,
Mais comme humble cadeau je te l'offre - si j'ose!

Croyant naïvement échapper à son sort
La pauvre enfant fit preuves de bien des efforts
C'est un échec cuisant qu'aujourd'hui l'on déplore...
De si grande misère, il n'y a pas pléthore!

Sans pitié le destin fit d'elle sa victime:
Sa lettre elle signa d'un nom illégitime!
Cette année, mon enfant, pour toi pas un centime!
C'est le boulet en toi qui inspire ces rimes...

Mais dans ton grand malheur tu peux te réjouir
Car jamais tu ne cesses de nous ébahir
Et d'un autre trombone pouvons t'anoblir!

N'oublie pas que pour nous le boulet est un art!
Pour ta gloire faisons flotter des étendards!
Et que soit imprimé ton nom sur les dollars!

De nous autres boulets, je chante les louanges
Ainsi donc dans l'histoire nos exploits gravés
Seront avec des rimes mieux mémorisés
Par tous et y compris ceux vivant près du Gange!

Car mieux que l'épopée qu'est le Râmâyana
Dans des siècles encore sera célébré
Le gène qui de nous tous a fait des boulet!
Pour un peu si j'osais je crierais hosanna!

Mais à l'instar de femme on ne nait pas boulet
C'est aussi ce que veut dire ici ce sonnet.
Chaque jour tu devras arborer ton trombone

Et faire honneur à ce que cet objet te donne:
D'être un boulet tu feras preuve au quotidien
Cette réputation mérite un entretien.

Quand tu secoues ta tête aux cheveux flavescents
Tu nous émerveilles tel un astre brillant
Coiffé comme tu l'es d'une auréole d'or
Qui ceint ton crâne rond. C'est ainsi qu'on t'adore.

De ces mèches aux jaunes reflets de soleil
Tous ici nous savons qu'elles sont sans pareilles
Et nous envions ce don qui de toi fait un roi
Couronné par ceux que la Nature t'octroie.

Si de cette toison il te prenait l'envie
Te de débarrasser, ou que tu la renies,
Sois certain que ce jour sera pour nous un deuil:

Tu nous apparaitra tel un arbre sans feuille!
Nous patienterons, attendant fébrilement
Qu'à nouveau tes cheveux aient leur longueur d'antan.

La première fois que j'ai su marcher, mes frères et soeurs m'avaient entraînée pour que j'y arrive le jour de l'anniversaire et la mère.

PREMIER RONDEAU

Ce rondeau, je l'ai composé
tout simplement pour saluer
Avec toute ma déférence
Tes trois meilleures qualités.
Sans plus repousser l'échéance

Commençons pas l'intelligence:
Limpidité et fulgurance !
C'est bien cela que veut chanter
                            Ce rondeau.

Combien de fois par ta science
Tu n'as que trop su éclairer
D'un propos la signifiance
Que nous n'aurions pu expliquer?
Voilà pourquoi t'est adressé
                      Ce rondeau.

SECOND RONDEAU

Il nous faudrait aussi citer,
Parmi tes grandes qualités,
Celle de formidable actrice.
Nous voudrions tant que tu puisse
Et nous en donner la notice

Et bien vouloir nous l'expliquer
Car nous ne sommes que novices!
Pendant des heures t'observer
                    Il nous faudrait.

De Racine la Bérénice
Mieux qu'il ne l'aurait espéré
Tu pourrais bien l'interpréter!
Longuement et avec justice
De ce talent ainsi parler
           Il nous faudrait.

TROISIEME RONDEAU

Comme nulle autre, toi, Marie
D'un trait d'humour tu sais changer
Ce qui nous ferait maugréer
-Par on ne sait quelle magie-
En un moment d'hilarité :

De tant d'esprit tu sais user!
De bien d'autres talents tu jouis
Et tu nous laisse bouches bées
               Comme nulle autre.

Car certes oui tu nous réjouit
Mais il ne faut pas oublier
Qu'ici nous sommes réunis
Pour fêter l'heure où tu naquis
Et nous allons la célébrer
       Comme nulle autre !